Évaluation du maïs grain cultivé au Nouveau-Brunswick pour nourrir les vaches laitières

Étude commanditée par Lait 2020 et l'Institut laitier et fourrager de l'Atlantique - Décember, 2010


Le maïs est la principale céréale utilisée pour l'alimentation du bétail en Amérique du Nord. Il a une teneur énergétique plus élevée que les petites céréales comme le blé, l'orge et l'avoine, et il est donc plus recherché pour l'alimentation. Grâce à l'amélioration génétique des cultures de maïs et au climat plus chaud, de nouvelles variétés hybrides qui mûrissent plus tôt peuvent être cultivées au Nouveau-Brunswick et dans les autres provinces maritimes, réduisant ainsi le besoin d'importer du grain des États-Unis et du Canada central.


Les superficies consacrées à la culture du maïs grain au Nouveau-Brunswick ont connu une expansion foudroyante ces quatre dernières années. Elles ont quadruplé, passant d'environ 1200 ha (3000 acres) à près de 5000 ha (12 000 acres). En 2008, la production totale de maïs au Nouveau-Brunswick a été de 36 800 tonnes, ce qui en a fait la deuxième culture céréalière de la province, juste derrière l'orge (38 200 tonnes). Les agriculteurs de la vallée du Saint-Jean qui ne font pas d'élevage sont ceux qui ont le plus augmenté leur production, dans le but de vendre du maïs grain humide ou sec aux producteurs laitiers de toutes les régions de la province.


Le but de cette étude était de fournir des réponses aux producteurs de lait et de maïs et aux fournisseurs d'aliments pour animaux qui veulent savoir quelles méthodes de récolte et d'entreposage leur permettraient de retirer le plus de cette céréale de valeur. Il a aussi été beaucoup question de la teneur énergétique des nouvelles variétés hybrides en comparaison avec celle des hybrides des régions traditionnelles de culture du maïs du centre du Canada et des États-Unis.


Dans cette étude, les chercheurs ont comparé des diètes contenant du maïs sec de l'Ontario, du maïs sec du Nouveau-Brunswick, du maïs grain humide du Nouveau-Brunswick et de la farine de maïs grain humide entier (snaplage) du Nouveau-Brunswick (récolte 2009).

La première étape a consisté à obtenir des échantillons de partout dans la province pour en faire des analyses chimiques complètes. Comme le montre le tableau ci-dessous, la composition moyenne du maïs égrené du Nouveau-Brunswick était très proche de celle du maïs égrené ontarien.

 
* Farine de maïs grain humide entier. Il s'agit de l'épi entier récolté avec une récolteuse-hacheuse avec dispositif pour maïs-fourrage et broyé avant l'ensilage.

* Farine de maïs grain humide entier. Il s'agit de l'épi entier récolté avec une récolteuse-hacheuse avec dispositif pour maïs-fourrage et broyé avant l'ensilage.

Par la suite, les échantillons ont passé par le rumen pour voir comment la vache les digérait. Là encore, les résultats suggèrent que le maïs du Nouveau-Brunswick est comparable à celui de l'Ontario. Ces renseignements acquis, l'étape suivante consistait à composer une diète pour les vaches à l'aide d'un programme de formulation complexe. Les diètes ont été composées de manière à ce que le maïs soit la principale source d'énergie et qu'elles soient équilibrées en FDA (fibre au détergent acide), NDF (cellulose au détergent neutre), amidon, acides aminés et minéraux. Le tableau ci-dessous donne les résultats réels provenant de l'analyse hebdomadaire de la RTM (ration totale mélangée) au cours des 16 semaines de l'étude :

Le tableau suivant donne les résultats des essais d'alimentation. Ces résultats ont été excellents avec toutes les diètes, mais la production de lait a été plus élevée avec le maïs égrené sec produit localement.

Pour toutes les diètes, on a calculé que le rapport lait/nourriture et énergie lait/énergie nourriture était le même. Le maïs local et le maïs grain humide local ont remplacé le maïs importé dans les diètes. La farine de maïs grain humide entier a remplacé le maïs importé ainsi qu'environ la moitié de l'ensilage de maïs dans la diète. En se basant sur un prix de 105 $ la tonne pour le maïs à ensilage, les économies ont été estimées à environ 14 cents/jour/vache avec le mais égrené local et à 20 cents/jour/vache avec les formes étudiées de maïs à ensilage. Les données économiques indiquent clairement une économie réalisée par l'utilisation de produits locaux du maïs.

Le prix du maïs importé était de 281 $; celui du maïs local a été déterminé en soustrayant 25 $ la tonne pour le transport et le prix du maïs grain humide a été réduit d'encore 15 $ la tonne. Le grade du maïs était au moins EC no 3.

Il est important de tenir compte du fait que la farine de maïs grain humide entier peut être produite dans les fermes laitières sans beaucoup d'équipement supplémentaire (moissonneuses-batteuses, équipement de séchage et stockage à sec).

La conclusion de cette étude sur les valeurs nutritionnelles du maïs est que le maïs cultivé au Nouveau-Brunswick est aussi bon ou meilleur que le maïs importé et que toutes les méthodes de récolte se valent pourvu que les rations soient équilibrées

Auteure de l'étude : Essi Evans, PhD., et contributions de David Walker

Le projet a été financé par le Programme de facilitation de la recherche et d'innovation en agriculture Cultivons l'avenir Canada/Nouveau-Brunswick.

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